Avertissement : Cet article vise à informer et vulgariser les droits des locataires au Québec. Toutefois, il ne constitue pas un avis juridique. Si vous êtes confronté à une situation particulière, nous vous recommandons de consulter un avocat ou un expert juridique pour obtenir des conseils adaptés à votre cas.
Au Québec, les locataires ont des droits clairs et protégés par des lois provinciales et fédérales. Parmi ces droits, celui de choisir librement leur fournisseur de services Internet est souvent méconnu. Cet article vise à clarifier cette question et à expliquer pourquoi un propriétaire ne peut pas imposer un fournisseur unique à ses locataires. Nous explorerons les lois en vigueur, le droits des locataires et les recours possibles en cas de restriction.
Les bases juridiques : Pourquoi un locataire a-t-il le droit de choisir son fournisseur internet ?
Au Québec, le Tribunal administratif du logement (TAL) protège les droits des locataires. Cette loi stipule que les propriétaires ne peuvent restreindre les droits fondamentaux des locataires, y compris leur accès aux services essentiels comme l'Internet.
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) régit les télécommunications au Canada. Selon ses règles, tous les Canadiens doivent avoir accès à une concurrence équitable et ne pas être limités à un fournisseur unique, sauf dans des cas techniques
Certains propriétaires tentent de restreindre le choix de leurs locataires
Votre propriétaire peut donner plusieurs raisons justifiant leur demande de restrictions.
Contrat d'exclusivité avec un fournisseur
Certains propriétaires signent des contrats avec un fournisseur pour offrir des tarifs préférentiels aux locataires. Cependant, ces contrats ne peuvent être obligatoires. Les locataires doivent pouvoir opter pour un autre fournisseur s'ils le souhaitent.
Dans certains cas, l’infrastructure de l’immeuble limite les options. Par exemple, si un immeuble est câblé uniquement pour Vidéotron, il peut être difficile (mais pas impossible) d’installer d’autres services.
Un propriétaire pourrait tenter d'intimider ses locataires en leur disant que seul un fournisseur est autorisé. Cela constitue une violation des droits des locataires et peut être contesté.
Certains propriétaires préfèrent centraliser la gestion des services Internet pour tout l’immeuble. Ils peuvent regrouper les factures dans une entente commerciale unique, négocier des tarifs réduits et éviter d’avoir à gérer plusieurs installations techniques.
Limiter le choix des fournisseurs permet parfois d’éviter des installations répétées qui pourraient endommager les murs ou nécessiter des travaux supplémentaires.
Certains propriétaires concluent des ententes avec des fournisseurs en échange de commissions ou d’un pourcentage des abonnements souscrits par les locataires.
Un fournisseur unique peut garantir une connexion stable et uniforme pour tout l’immeuble, évitant ainsi les plaintes variées des locataires concernant différents fournisseurs.
Lorsque plusieurs fournisseurs doivent partager l’infrastructure (p. ex., conduits, câbles), des conflits peuvent survenir, causant des interruptions de service ou des problèmes logistiques.
Certains propriétaires préfèrent éviter les risques liés à l’utilisation de fournisseurs moins connus ou non certifiés, qui pourraient causer des perturbations dans les services.
Dans certaines régions éloignées ou bâtiments spécifiques, l’infrastructure disponible peut restreindre naturellement les options à un ou deux fournisseurs.
Que faire si votre propriétaire implique une restriction ?
Étape 1 : Informez-vous sur vos droits
Consultez les ressources disponibles sur le site du Tribunal administratif du logement - tal.gouv.qc.ca
Vérifiez les règlements du CRTC sur les services de télécommunications - crtc.gc.ca
Étape 2 : Discutez avec votre propriétaire
Expliquez calmement vos droits en tant que locataire. Mentionnez que ces restrictions pourraient être perçues comme illégales, et signalées au Tribunal administratif du logement ou au CRTC. Soyez ouvert à la discussion.
Étape 3 : Recherchez des alternatives techniques
Si l'immeuble est câblé pour un fournisseur spécifique, expliquez des options comme l'internet mobile, ou encore l'installation de nouvelle infrastructure, si le fournisseur est prêt à le faire.
Étape 4 : Déposez une plainte, si nécessaire
Si vous subissez des pressions ou des restrictions injustifiées, tournez vous en premier lieu vers le Tribunal administratif du Logement. Celui-ci peut vous soutenir dans vos démarches.
Si vous croyez que vos droits à la concurrence sont limités, tournez vous vers le CRTC.